Donkey Kong Country 2 Diddy's Kong Quest [SNES]
Avec Donkey Kong Country, Rare avait remis sur le devant de la scène Donkey Kong en créant un des jeux phares de la SNES. Un an après, le studio britannique sort une suite encore plus mémorable.
Aussi surprenant que ça puisse paraître Donkey Kong est absent de cette suite. Ce dernier s’est fait enlever par K. Rool, le méchant de l’histoire. Le héros du jeu devient alors Diddy qui est secondé par Dixie, un singe femelle avec une énorme natte blonde.
À première vue le jeu ressemble beaucoup au précédent. On trouve tout de même de nouvelles actions comme le fait de pouvoir prendre le second singe sur ses épaules et de le lancer. Cela permet d’attaquer les ennemis et surtout d’atteindre des points en hauteur. Cependant si le singe servant de projectile est lancé trop loin il faut aller le chercher sous peine de le perdre, les ennemis peuvent également le tuer durant ce laps de temps.
Dixie possède un gameplay bien différent de Donkey Kong. Elle peut faire l’hélicoptère avec ses cheveux pour planer aussi longtemps qu’elle le veut (Rayman n’a rien inventé), ce qui est extrêmement utile durant tout le jeu même si ça n’est jamais obligatoire. Diddy comme dans l’opus précédent a l’avantage de pouvoir effectuer des sauts dans le vide en utilisant ses roulades. On trouve enfin des petites subtilités entre les deux personnages comme le fait qu’ils portent les tonneaux de manière différente ce qui influe sur la zone de toucher.
Les animaux ont également changé. On retrouve toujours Ramby le rhinocéros et Enguarde l’espadon mais plus Expresso l’autruche en baskets (elle ne servirait pas à grand-chose vu qu’on a la possibilité de planer avec Dixie). Le premier animal nouveau est une araignée, son gameplay est très original puisqu’elle peut se créer des plates-formes où bon lui semble à partir de ses toiles. Le second est un perroquet qui peut cracher des projectiles, le diriger est très agréable car il peut voler très vite et répond au doigt et à l’œil, un niveau de course à la fin du jeu met même en avant ses capacités. Enfin on trouve également un serpent sur ressorts qui peut sauter extrêmement haut.
Pour coller aux aptitudes de Dixie et des nouveaux animaux, les niveaux sont maintenant très verticaux alors que dans le premier Country, mis à part les niveaux aquatiques il n’y avait que des niveaux horizontaux.
On trouve encore plus de variété au sein des niveaux. Quelques exemples : un niveau nous voit utiliser des mini-montgolfières que l’on dirige avec des courants d’air ; plusieurs niveaux mettent à profit le vent qui change constamment de sens ; des courses de chariots sont présentes, le but étant de défoncer tous les autres adversaires pour arriver premier ; certains niveaux se passent entièrement avec les animaux ; dans un niveau, dès que le personnage décolle les pieds du sol, des courants d’airs venant du sol le font passer en situation de chute libre ; un niveau se passe entièrement avec une grande plate-forme qui monte dans un temple piégé ; un niveau utilise des cordes fantômes qui disparaissent au bout de quelques secondes.
Mention pour le boss final qui, s’il ne possède pas une musique évoluant au fur et à mesure du combat comme dans le premier opus, est une nouvelle fois excellent de bout en bout.
Dans les niveaux, des pièces bananes sont disséminées un peu partout. Ces pièces peuvent être dépensées chez les PNJ que l’on trouve dans chaque monde. Un des PNJ permet de gagner des vies si on participe à un quiz qui met à profit l’univers du jeu, ce qui est très original, les questions changent à chaque monde.
En jouant à ce Donkey Kong Country 2 j’ai compris ce que je n’aimais pas dans Mario Galaxy, si celui-ci possède un excellent gameplay, un très bon level design et se renouvelle sans cesse avec de nouvelles mécaniques de jeu, exactement comme ce Donkey Kong Country 2, Mario Galaxy n’a pas ce challenge et cette difficulté que l’on retrouve dans DKC2 et qui rendent le jeu bien plus fun.
Premièrement, comme dans le précédent jeu, il est impossible de sauvegarder dans un monde tant qu’on n’a pas débloqué le PNJ qui permet de sauvegarder ou celui qui permet de changer de monde, ce qui ajoute pas mal de stress positif à chaque fois qu’on commence un monde.
Deuxièmement, maintenant pour sauvegarder ou même pour changer de monde, il faut payer avec les nouvelles pièces bananes. Alors je vous rassure, le prix est vraiment très bas mais cela ajoute quand même du stress à certains moments puisqu’on a généralement envie de sauvegarder dès qu’on a fini un niveau.
Troisièmement, la difficulté est bien sûr progressive et on se retrouve avec des niveaux en fin de jeu qui vont nous faire mourir un bon nombre de fois avant de pouvoir être complétés.
Quatrièmement, le jeu ne sauvegarde pas le nombre de vies et les pièces bananes que l’on a amassé, ce qui décourage le joueur de se faire un stock (tricher est très facile), on commence chaque partie avec 5 vies et 0 pièce banane.
Cinquièmement, dans chacune des zones bonus de chaque niveau se trouve une médaille. Ces médailles servent à débloquer les niveaux secrets, il y en a un par monde à partir du monde 3, ces niveaux secrets sont vraiment très difficiles, ce qui permet de faire des sortes de pauses défi dans le jeu.
Si Donkey Kong Country était très fun à terminer, il l’était beaucoup moins à finir à 100%, ce qui avait par ailleurs très peu d’intérêt, cela est complètement changé dans sa suite.
Déjà Cranky devient un PNJ qui sert à donner des conseils pour chaque niveau du jeu (alors qu’avant il les dispensait aléatoirement sur une poignée de niveaux du jeu), bien sûr ce sont des conseils à acheter, vous pensez bien ! Ces conseils sont extrêmement utiles pour trouver tous les secrets du jeu et ils sont souvent accessibles avant que l’on ne commence les niveaux ce qui permet de se préparer avant de les faire.
Ensuite, il n’y a plus qu’un maximum de trois zones secrètes par niveau alors qu’avant il pouvait y en avoir 6, 7 dans un seul niveau. Et puis surtout les zones secrètes se trouvent BEAUCOUP plus facilement que dans le précédent jeu, il n’y a plus besoin de se coller avec Diddy portant un tonneau sur tous les murs d’un niveau pour espérer en trouver toutes les zones secrètes ce qui était nul et sans intérêt. Au passage, les zones secrètes sont aussi beaucoup plus intéressantes, ce sont souvent de petits défis comme le fait de battre tous les ennemis dans la zone, de récolter un tas d’étoiles éparpillées ou de trouver l’emblème se cachant dans la zone.
Dans Donkey Kong Country, obtenir les 100% ne servait à rien (mis à part être félicité par Cranky en terminant le jeu une nouvelle fois). Ici les 100% permettent de débloquer tous les niveaux secrets qui sont très funs à faire, cela permet de débloquer un nouveau boss de fin ainsi qu’une nouvelle fin.
Bref, les 100% sont plutôt indispensables et ils doublent la durée de vie, celle-ci pouvant aller de 5h pour finir le jeu et 10 pour le terminer dans ses moindres recoins, ce qui est plus que DKC1.
Le jeu est toujours aussi beau avec sa 3D pré-rendue qui était impressionnante pour l’époque. Mention pour les nombreuses animations des protagonistes qui les rendent incroyablement attachants sans qu’ils n’aient jamais besoin de parler. Encore une fois les musiques sont énormes et l’OST mérite de figurer parmi les meilleures qu’on puisse entendre dans un jeu de plates-formes. Seconde mention cette fois-ci pour les bruitages, très nombreux et souvent assez drôles qui contribuent à donner une très bonne ambiance sonore au jeu.
Donkey Kong Country 2 est ce que j’aime appeler une vraie suite, c’est-à-dire une suite 3 à 4 fois meilleure que le jeu original. Le jeu est plus riche, plus long, il dispose de plus de challenge, il améliore pas mal de choses comme le postgame qui reste toujours aussi fun que l’aventure principale alors que ce n’était pas du tout le cas dans le premier opus. Et le jeu dispose toujours de graphismes au top pour l’époque et d’une excellente bande-son. En bref, Donkey Kong Country 2 est un excellent jeu de plates-formes et un indispensable de la console, encore une réussite pour Rare.
Date de sortie : 1995
Article publié originellement sur Gamekult le 05/07/2016