Danmaku Death [Android]
Surfant sur les plates-bandes de Shogun Bullet Hell Shooter, Danmaku Death est un… danmaku, certes, mais bien singulier et de plus totalement gratuit.
La spécificité du titre est de ne pas disposer d’une progression classique : les niveaux sont tous sélectionnables dès le début du jeu et ne sont constitués que d’affrontements contre des boss, c’est donc une sorte de boss selection que l’on rencontre dans certains jeux une fois finis.
De même, il n’y a aucun système de score, seul votre temps compte pour récolter les trois étoiles de classement de chaque niveau ou pour figurer dans le leaderboard (classement online).
Le gameplay est assez simple, le vaisseau tirant automatiquement vous n’aurez besoin que de le déplacer avec le doigt pour jouer. À noter qu’une barre dédiée à l’utilisation tactile est présente en bas de l’écran.
Le jeu répond très bien et les seuls moments de réelle frustration viendront des très rares sauts d’images intervenant lorsque votre téléphone n’arrivera plus à suivre.
La deuxième grosse partie du gameplay vient de l’utilisation du bouclier. Ce dernier pourra se lancer plus ou moins rapidement selon la direction et la vitesse à laquelle vous vous dirigez au moment de l’utiliser. Il annulera tous les tirs traversant sa zone et fera subir des dégâts au boss s’il se trouve à l’intérieur. À chaque utilisation, le bouclier a besoin d’un certain temps pour se recharger. Il s’utilise soit en touchant l’écran en plusieurs points, soit en configurant une touche attitrée pour lui.
Image gauche : L’affrontement contre Marisa est une épreuve d’endurance
Le jeu contient pas mal de références au genre que ce soit pour :
- Les personnages jouables : Le personnage par défaut n’est autre que la mascotte d’Android, il est aussi possible de jouer avec son homologue insectoïde (l’Android honeycomb) mais aussi avec deux vaisseaux spatiaux, deux avions de guerre (en référence aux 1942 ou Strikers 1945…), Reimu (Touhou) et un morceau de Tofu (certainement en référence aux cute them up et/ou à Super Meat Boy).
La différence ne se situe pas qu’au changement de skin puisque les boulettes changeront également d’apparence selon le personnage que vous incarnerez. À noter que certains personnages sont en 3D et tournent sur eux-mêmes au gré de vos déplacements, ce qui est du plus bel effet. - Les boss, alors là il y a un peu n’importe quoi, si chaque personnage jouable a son équivalent (pastèque pour le tofu, Marisa pour Reimu, réplique de F-117 pour les avions…), on retrouve aussi des éléments de la vie quotidienne : planètes, fleurs, stickmans, un pendule d’une horloge, des OVNI aux formes kitsch, on a même droit à plusieurs monstres géants (!)… C’est très réussi de ce côté là.
- Les patterns des boss, à titre d’exemple, ceux du 18e boss (qui est certainement un des plus difficiles au passage), proviennent du boss final de Dodonpachi Daioujou.
Image gauche : Ce boss a été un calvaire pour moi
La réalisation graphique est très soignée, comme d’habitude la beauté artistique créée par l’agencement des boulettes dicté par les patterns des différents boss y est pour quelque chose.
Les boss sont très variés et réussis. Les différents fonds utilisés, bien que parfois de couleur unie, sont aussi souvent en 2D, 3D (représentant des combats dans des dimensions parallèles) ou dans une superposition d’animations 2D (parallaxe) ce qui permet de représenter à merveille le survol de l’espace, d’un ciel de guerre ou d’un enfer de flammes.
_Image gauche : Le boss 15 met à rude épreuve vos facultés à vous déplacer rapidement
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Les bruitages bien que minimalistes se suffisent à eux-mêmes.
C’est en fait les musiques qui retiennent le plus l’attention, musiques électro/techno d’excellente facture, elles se dénombrent à, tenez-vous bien, 6 thèmes de bataille + 2 étant exclusifs à 2 niveaux + les 3 thèmes des différents menus, un nombre impressionnant pour un jeu portable.
Autre chose à souligner du côté de la réalisation, c’est que les différents fonds et musiques utilisés sont en accord avec les différents boss et situations. Par exemple la deuxième BGM étant la moins rythmée exprimera plutôt une certaine pureté chez l’opposant et une recherche de précision chez le joueur alors que la quatrième, ultra rythmée, demandera au joueur de jouer rapidement, d’utiliser ses réflexes, enfin la sixième, technologique et cadencée, requerra d’effectuer des actions répétées et/ou rapides.
Image gauche : Survivre dans la tempête du boss 6 est extrêmement difficile
Image droite : Ce boss n’hésite pas à vous faire des coups tordus
Le titre, comme tous ceux du genre, est assez difficile et demandera beaucoup de patience aux non-initiés. À titre d’indication, certains niveaux tournent autour des cent essais pour être complétés, il y a beaucoup plus et beaucoup moins, ça dépend des boss.
Comptez plus ou moins une quinzaine d’heures pour finir tous les niveaux en facile et normal. Vous pouvez ensuite essayer de réussir les défis de temps ou vous attaquer aux modes difficile et enfer (qui porte bien son nom).
À noter que les mises à jour sont régulières et apportent chacune leur lot de boss (depuis la sortie du titre 10 boss ont été ajoutés).
La pub incluse dans le jeu est vraiment minimale, un petit bandeau en bas de l’écran lors de la sélection des niveaux, rien d’autre.
Image gauche : Les développeurs se sont offert de bon gros délires
Image droite : Les lasers tirés par ce boss défilent à une vitesse hallucinante
S’inspirant des ténors du genre, Danmaku Death offre un ensemble de boss stages. Possédant une réalisation graphique impeccable et une grande variété d’excellentes musiques, il se classe parmi les indispensables pour tous ceux cherchant de bons shoot them up et/ou avides de challenge sur cette plate-forme.
Année de sortie : 2012
Version testée : 14.0
Article publié originellement sur Gamekult le 17/07/2013