El Shaddai Ascension of the Metatron [XBOX 360]
El Shaddai avait créé la surprise grâce a son style graphique si spécial et le fait qu’il s’inspire de textes bibliques, pourtant sa venue fut mêlée à une appréhension des joueurs due à un gameplay apparaissant comme trop peu fouillé et un ras-le-bol des jeux se voulant artistiques, que vaut-il vraiment ?
Le jeu est un beath them all mêlé à un jeu de plates-formes, la chose qui frappe tout de suite pour les parties BTA est qu’il n’y a vraiment qu’un seul seul bouton pour frapper, les combo possèdent néanmoins un système de pause qui permet de faire varier le combo en fonction de l’attente d’une pause ou non avant de réappuyer sur le bouton de frappe. Il est aussi possible d’appuyer sur le bouton de saut pour continuer un combo en l’air ou d’envoyer des ennemis dans les airs grâce au maintient de la touche RB lors de l’appui de la touche de frappe. Dernière spécificité en maintenant la touche de frappe il est possible effectuer un coup concentré, les attaques peuvent aussi être bloquées via un système de guard break.
Trois armes sont disponibles :
- L’arche, arme principale, rapide au corps-à-corps ;
- La Gale, arme rapide à distance ;
- Et la Veil, arme lente au corps-à-corps ;
- Il est aussi possible de combattre à mains nues.
Chaque arme a ses propres spécificités. La Gale permet d’attaquer à distance et de faire une charge dans la direction souhaitée, et sert pour l’esquive. La Veil est une sorte de bouclier lent mais puissant qui permet de se protéger tout en se déplaçant. Au cours des combat chaque arme se charge de l’ignominie des ennemis et à la manière d’un Oneechanbara il faudra les purifier tôt ou tard pour qu’elles retrouvent de leur efficacité. Les armes ont aussi une utilité pour les phases de plates-formes : l’Arche peut au cours d’un saut permettre de planer, la Gale permet d’effectuer une projection en l’air. Au cours des combats on pourra aussi trouver des lunettes permettant de voir quelles sont les armes qui sont le plus efficace sur tel ou tel ennemi. On ne possède pas d’inventaire où stocker les armes, pour les avoir il faudra les piquer sur les ennemis (les désarmant au passage) ou les trouver sur les champs de bataille, notamment pour les combats contre les boss. Enfin il est possible une fois après avoir assez frappé d’activer le mode furie ou notre rapidité de frappe est augmentée, notre armure est régénérée et les ennemis sonnés au moment de l’activation. L’ange Uriel vient aussi nous aider en frappant les ennemis au cours de certains de nos combos. Durant cette furie il est possible de presser RB et LB pour effectuer une impressionnante attaque finale propre à chaque arme, une jauge de boost est aussi présente augmentant de niveau au fur et à mesure que l’on récoltera des boules rouges en cassant des objets ou en battant des ennemis, elle permet d’augmenter l’attaque lors des furies.
Les phases de plates-formes sont composées de phases en 2D ou en 3D
Notre santé est exprimée par l’armure que porte Enoch se détruisant peu à peu et laissant le personnage en jean (on n’est pas dans Ghosts’n Goblins), pour les ennemis c’est d’ailleurs la même chose. Si le personnage subit encore des dégâts au stade où il n’a plus d’armure alors il faudra le réanimer à la manière d’un Punch-Out!! en martelant certains boutons le plus vite possible. Plus le personnage sera KO plus il faudra marteler vite les bouton pour échapper au Game Over, rendant certains combats de boss assez difficiles si on ne s’habitue pas à leur patterns, le jeu possède à ce niveau là une bonne difficulté si tant est que l’on ne choisit pas le mode facile par défaut.
Certains combats comme celui contre Sariel sont vraiment très bons
Côté graphique on prend une véritable claque, le directeur artistique à la tête du projet n’est autre qu’un ancien développeur d'Okami. Chaque niveau porte une direction artistique différente, on sera émerveillés de bout en bout par ces arrière-plans et plates-formes partagées entre onirisme et délire cosmique, ces filtres donnés à l’image, ces effets de lumières contrastant de superbes panoramas aux teintes d’aquarelles colorées et ces musiques allant des chants religieux épiques en passant par d’autres aux teintes tribales ultra rythméées jusqu’aux musiques douces et sereines, le tout accentuant parfaitement le trip visuel du jeu. Que de Oh là là d’admiration, que d’originalité renouvelée à chaque parcelle de niveau, quelle dose de bonheur quand on voit ça à l’heure actuelle ou la plupart des jeux ne se basent que sur une évolution technique qui ne servira à rien si ce n’est à voir des morceaux de route ou des cuvettes de toilettes en 1080P HD tessellationné bling bling.
Pour ce qui est du reste El Shaddai a le bon goût de nous proposer de choisir entre les doublages anglais et japonais.
Le scenario se base TRÈS librement les écrits du Livre d’Hénoch, du coup on incarne Enoch ancien scribe au paradis commandité par Dieu pour purifier plusieurs anges déchus. Durant sa mission il sera aidé de Lucifer (gardant sa prononciation japonaise Lucifel) qui n’a pas encore été déchu et plusieurs oies symbolisant les archanges protecteurs. Ils nous donneront des conseils peu concis lors des phases de plates-formes augmentant l’immersion, Lucifer est quand a lui beaucoup plus actif au niveau de la narration et peut être vraiment considéré comme le personnage secondaire. À certains moments Lucifer passera un coup de fil à Dieu (comme dirait Enoch “Pas de problème, tout est normal”) pour consigner notre progression et nous permettre de sauvegarder. Une fois trouvé la haute tour qu’ont construit les anges déchus il vous incombera de monter tout en haut en battant chaque ange posté à chaque niveau. Le scénario reste cependant un brin confus, heureusement des hommes libres (freemen dans le jeu) ont décidé de penser par eux-mêmes et nous aideront durant le jeu en nous donnant des écrits venant un peu combler ces lacunes. Nous pourrons aussi trouver des âmes damnées nous ouvrant un passage vers les enfers où il sera possible de trouver d’autres écrits.
Les Nephilims, créatures contre nature nées de l’union des anges et des hommes, tranchent littéralement avec l’aspect mature et sérieux du jeu, jusqu’à ce que l’on découvre leur nature morbide…
La durée de vie est honnête, comptez 10 à 15h pour en voir le bout. À cela s’ajoutent d’autres modes de difficulté, la possibilité de refaire les niveaux avec des costumes différents, un système de scoring et les écrits à trouver.
Alors pourquoi ne se hisse-t-il pas très haut parmi les grands jeux ? En dépit de ses qualités, la partie beat them all du jeu est vraiment old-school à cause de son côté minimaliste et simpliste, on est à des années lumières de Bayonetta ou d’un Devil May Cry dans ses grands jours possédant des éléments de RPG et un gameplay aussi étoffé qu’un jeu de combat, idem pour les phases de plates-formes, d’ailleurs pour celles-ci on a plus l’impression que c’est un à-côté. Dire que El Shaddai est un jeu de plates-formes semble difficile, le cheminement des niveaux est répétitif : plates-formes>arène où on combat des monstres>plates-formes>arène>boss, si vous faites partie des joueurs étant restés bloqués aux valeurs de l’Atari à savoir que le gameplay est 95% d’un jeu alors oui le jeu est une niche fade et ennuyeuse, pour ceux qui jugeront le fond comme la forme ce sera tout le contraire.
Possédant des graphismes exceptionnels, une bande-son envoûtante, un scénario totalement décalé mais un gameplay tout juste sympa, El Shaddai est manifestement un jeu atypique qui ne plaira pas à tout le monde. Ceux qui sauront apprécier ses multiples qualités seront aux anges (si j’ose dire).
Année de sortie : 2011
Article publié originellement sur Gamekult le 18/02/2012