Dead Space [XBOX 360]
Jeu sorti d’un peu nul part, Dead Space sortait et s’imposait comme une véritable référence de cette génération de consoles, tour d’horizon.
L’histoire : on incarne Isaac Clark, qui s’est porté volontaire avec une équipe de réparation pour aller secourir l’ISG Ishimura, un vaisseau qui ne donnait plus signe de vie. Apparemment sa copine serait à bord du vaisseau, bref, on arrive sur le vaisseau et on se rend compte que tous le monde est devenu fou ou s’est transformé en monstre. La cause serait un monolithe récupéré sur la planète où ils travaillaient. L’histoire prendra des airs religieux puis de l’ampleur plus tard. Bien sûr, des monstres vont détruire la navette où ils étaient et le but sera de trouver un moyen de survivre et de s’échapper dans ce vaisseau en ruine et infesté de monstres. Le scénario me fait penser à Event Horizon ou Red Faction pour les mines.
Le personnage porte une tenue de réparateur, on ne voit pas son corps ni son visage. La tenue fait aussi penser à celle d’un prisonnier, condamné à être dans le vaisseau, c’est du moins ce que j’ai ressenti. On a également un sentiment de froideur vis-à-vis d’Isaac, il ne parle pas et quand il parle il hurle comme un forcené quand on frappe ou qu’il se fait toucher. Les phases sans air où le personnage semble étouffer renforcent cette impression, on a vraiment l’impression d’incarner un de ces monstres un peu à la manière d’un Pyramid Head. Le héros n’est pourtant pas totalement dénué d’opinions, dans les objectifs de mission nous pouvons connaitre de lui les prochaines choses à faire, les descriptions ayant un ton subjectif.
Graphiquement le jeu est sorti en début de génération, néanmoins il tient encore la route aujourd’hui, je regrette juste que l’on n’ait pas plus de plans de la planète, de l’extérieur… On a un bestiaire peu original, les inspirations se faisant clairement sentir, DOOM 3, Half-Life (pour les ennemis parasitant les corps, les scientifiques trancheurs…), RE3 pour le nemesis du jeu increvable… Il y a quand même l’ennemi qui porte un sac explosif, l’originalité vient du fait que trancher son membre et utiliser le pouvoir de télékinésie permet de lancer son sac sur les autres ennemis comme une bombe. Pour le reste ça reste un bestiaire vu et revu, c’est une des choses principales qui manque au jeu, un bestiaire ayant une identité propre, original.
Parlons du gameplay : pour commencer nous avons deux touches pour la mêlée, une qui permet de faire une manchette, l’autre permettant d’écraser ce qu’il y a par terre, on peut donc par exemple piétiner les ennemis par terre étant à l’agonie. Ces coups sont upgradables pour plus de puissance (augmentation de la force). Deux pouvoirs sont disponibles : un de stase qui permet de ralentir énormément les ennemis, très pratique mais s’épuisant assez vite et un autre télépathique, il permet par exemple de lancer des bonbonnes explosives sur les ennemis, d’éloigner les objets qui nous bloquent dans notre progression. La stase permet aussi de ralentir des ventilateurs ou des obstacles dangereux, etc. Les armes ensuite, nous avons la panoplie du parfait réparateur/soudeur, toutes les armes ont plusieurs fonctions. Celle du découpeur permet de changer le sens de la lame que l’on envoie, parfait pour découper horizontalement ou verticalement. Je ne l’ai pas précisé mais la grosse originalité du jeu est qu’on doit découper les membres des ennemis pour les affaiblir et non leur tirer dans la tête comme on a l’habitude de faire. Ensuite comme arme nous avons une lame découpeuse, plus grande, plus tranchante, mais ne changeant pas de sens, un compresseur d’air, très utile pour les petits ennemis ou repousser les plus gros, un laser, l’arme la plus puissante, un fusil d’assaut, plus efficace qu’il n’en a l’air, etc. Bref une bonne panoplie pour nous tirer de chaque situation.
Toutes les armes sont upgradables avec un système d’upgrade basé sur des points de soudure. L’upgrade permet aussi d’améliorer notre armure, notre force, la stase, etc. Vous ne pourrez en faire qu’avec parcimonie, les points de soudure étant rares, il faudra en acheter (ou en trouver). Cela en fait la matière première si j’ose dire. Il semble falloir finir le jeu plusieurs fois pour tout avoir, les monstres d’ailleurs ne réapparaissent pas ce qui empêche de faire du farming. Les points de soudure permettent aussi d’accéder à des portes où nous pourrons trouver des enregistrements et des matériaux chers, munitions, etc. Il faudra donc faire des choix. Le magasin (ou stock) permet d’acheter, de vendre et de stocker des armes, munitions, medikit, etc. Il permet aussi d’upgrader son armure de niveau ce qui en augmente la capacité (oui nous avons un inventaire limité comme pour les RE). Une fois passé à l’armure 4/5/6 nous n’aurons toutefois plus de problèmes de stockage.
Il y a également des niveaux sans air et/ou sans gravité. Pour les passages sans air nous avons une bande son différente, étouffée comme dans l’espace. On n’entend pas arriver les ennemis et Isaac s’étouffe par manque d’air progressif, il faut donc aller à des pompes d’air ou utiliser des recharges d’air se situant dans notre inventaire. Les niveaux sans gravité permettent de nous projeter et de marcher sur les murs. Pour la bande son on peut dire qu’elle constitue un des plus gros points fort du jeu, apparemment elle a été étudiée spécialement pour le Dolby 5.1, je n’ai pas pu le tester mais l’ambiance présente dans le jeu suffit à convaincre. Les différents bruits ne gênent pas, bien au contraire ils sont bien utilisés et nous amènent parfois à nous interroger sur ce qu’il y a autour de nous sans que cela n’arrive toutes les 3 secondes comme dans certains jeux. Aucune musique digne de ce nom n’est dans le jeu, tout est dans l’ambiance.
La durée de vie est correcte, quinze heures pour en voir le bout. Pour le reste on pourra finir à nouveau le jeu pour tout upgrader ou avoir tous les succès. On sera d’ailleurs encouragés à le faire avec quelques bonus et ressources offerts à la fin. Pour les boss on en a deux vrais dans le jeu (en ne comptant pas le nemesis, un monstre standard qui fait repousser ses membres à l’infini). Pour la difficulté c’est de la next gen, un jeu où on peut mourir quelques fois mais qui n’est pas très difficile. D’ailleurs je n’en ai pas parlé mais l’aspect gore du jeu est aussi présent lors des morts d’Isaac où il se fait démembrer, arracher la tête, posséder par un ennemi, trancher horizontalement par un ventilateur en continuant à marcher quelques secondes, etc. Cet aspect est bien représenté par la jaquette du jeu.
Le jeu est assez linéaire mais possède un faux sentiment de liberté puisque l’on peut faire les objectifs dans l’ordre que l’on veut et aller à certaines parties du vaisseau avant d’autres même si il sera obligatoire de passer par chaque endroit. Le jeu a une bonne ambiance mais il n’ira pas jusqu’à nous effrayer, ici on a plus affaire à un jeu d’action/aventure, les phases de jeu sont assez variées et on s’ennuie rarement.
Bon voila un très bon jeu mais il manque encore quelques éléments pour atteindre l’excellence, même si il y a de l’ambition. On retiendra tout de même les codes qu’il a apporté, une excellente surprise à l’époque même si aujourd’hui il est connu de tous.
Date de sortie : 2008
Article publié originellement sur Gamekult le 27/11/2011